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3)…FAST CAR…

Il m’est arrivé d’avoir au bout du fil des amis qui, peut être autant que moi dans ce présent plutôt..rétrécit, si l’on veut, au niveau spatial mais assez étendu au niveau temporel, ont senti cette réconfortante nécessité de faire un plongeon dans le passé…pour atterrir dans le vieux, super confortable pantalon qui s’est désormais parfaitement adapté  à notre corps à notre façon de bouger…en deux mots: à nous! Le passé est ce vieux pantalon iper confortable…qui un jour pourra nous serrer…un peu trop.

Autant que ce vieux pantalon, les vieux amis sont dans l’air du temps, néanmoins pour moi, de la même façon que les vieilles histoires, les  chansons anciennes, les vieux films, les livres déjà lus et…les nouvelles recette (dans ce domaine spécifique j’ai l’impression que la nouveauté est de mise).

Le « vieillot » est rassurant : le vieillot ce sont les souvenirs, les émotions qui peuvent remplir nos journées et cet appel inattendu, ce message qui nous remue l’estomac et propulse dans le passé est juste à porté de main.

On a finalement du temps pour ce que on a été et qui nous a bâti dans cette course sans répit à la recherche d’un futur meilleur: mais quand l’on arrivera à ce futur meilleur? et… est ce que on aura encore un peu de present à disposition quand on y sera?…question d’en profiter un peu (vu ce qu’il nous a couté!). Et après tout…meilleur de quoi au juste, quand il nous étouffe en absorbant une bonne partie de notre present que, pour ce qui me concerne, j’aurai mieux fait d’utiliser pour faire un petit tour  dans le « local des fondamentales fondations » de ma petite personne pour en tester la solidité, voir si certaines parties n’auraient pas eu besoin de réparations…un control technique émotionnel dans un certain sens qui, à mon humble avis, devrait être obligatoire chaque X km d’existence et d’embarquement de  râteaux, gamelles, gadins ou savons divers et variés qui pourraient déstabiliser la structure principale de ce « chez nous  » : on pourrait comme cela faire un bilan des éventuelles réparations et les regrouper en possibles, impossibles, absolument nécessaires,  en prévention ou…: n’y pense même pas, il n’y a plus rien à faire sauf te faire à l’idée que il n’y a plus rien à faire. Maintenant…ce n’est pas pour être pointilleuse mais: et si je vais découvrir qu’il n’y a plus rien à faire en arrivant dans le  » futur meilleur  » et je me retrouve dans l’incapacité de me faire une raison au fait que il n’y a plus rien à faire? Que est ce que je vais faire?

Ok…je laisse tomber…je m’embrouille avec une idée là…!

Penser positif.

Je pense positif!

Les petits miracles: le petit clou qui soutien la petite poutre que on ne sait pas à quoi ça sert  (je suis toujours dans le local des fondamentaux de nous mêmes), ni quand elle y est arrivée, mais qui est là toute tranquille et nous sourit sournoise avec nonchalance face à notre « bêtitude » si incroyablement placide, solide, fragile…stupéfiante en somme (la trave pas la « béatitude »), et qui nous fait dire qu’il est peut être mieux de ne pas la toucher, si elle existe ça doit bien servire à quelque chose  et après tout si elle ne dérange personne…Et là on est face à une réalité implacable: que on ne comprends rien de rien de ce qui ce passe. Elle ne dérange personne sauf…notre intelligence. Mais comme la motivation nous…échappe …on ne dit rien. Elle a gagné sa place.

J’aime ce qui me surprend!

Bon…vieux pantalons, petites poutres et local des fondamentaux à part, moi aussi j’ai eu la chance de passer un peu de temps avec …mon adolescence dernièrement et comme pour moi la bande son n’est jamais très loin, je n’ai pas pu m’empêcher de ceder à la tentation de dépoussiérer « Fast Car »: où j’irais aujourd’hui si j’avais eu cette voiture hier?

Si pour Cinzia dans « Fast Car » la voiture c ‘était celle de Tracy Chapman (mais la chanson parfois avait la voix et la guitare  de…moi même), pour Ale et Fabio la voiture en question avait un sens beaucoup plus « pratique »: une massive Volvo appartenante au père de Alessandro et que aujourd’hui je pourrais appeler « la voiture à épis de maïs ».

Il est exactement 4:18 du matin…ou de la nuit à votre convenance…l’heure est visible sur le timer de ma « capsule temporelle » du jet (lag) dû au confinement que un jour deviendra tellement étendu que je ne saurai plus si aujourd’hui était hier ou sera demain.

Pour le moment je suis en évolution car je suis passée de 2 heures du matin au 4:18 et j’ai l’intime conviction que d’ici au 11/05 je passerai à 6/7 heures du matin, je serai donc sur la bonne route…avec une pointe de tristesse surement…mais étant donné que je n’en suis pas encore là, je vais emprunter l’autre bonne route celle parcourue tant de fois au milieu des champs de la banlieue milanaise avec la Volvo, la musique, Ale, Fabio et moi!

La bonne route de ma capsule temporale.

Celle de « Fast Car »

Le temp change  et avec lui les temps aussi changent…très probablement.

Le passé lève, le present se rétrécit (et si c’était dû aux mauvais programmes?), et le futur…je ne sais pas…c’est comme s’il n’existait pas.

Et dans tout cela hélas, d’autres fondamentaux se sont perdus en route. Ils font maintenant partie integrante de notre histoire: celle même qui en alimentant nos racines nous ancre à la terre, celle qui nous a rendu forts…

Voyagez légers que nos  pensées soient vos ailes et nos coeurs vous fassent vivre.

.

Olivier malade de Leo. Salento 

Pour toujours

Le passé nous soutient. Le present flotte. Le futur …nous laisse libres. Si nous nous l’accordons à nous mêmes. Sans culpabilité. Juste pour un instant.

LUNDI 3 AVRIL 19..

Fartlek 30 minutes, stretching, skip…  etc 3 séries de 3 X 30 mètres avec roue : c’est  à dire que l’on m’attache un pneu à la ceinture médicale en cuir que je porte à la taille, la même que j’utilise lors de mes séances de musculation pour éviter de m’esquinter le dos : de plus je suis très cambrée et quand je soulève la barre avec les poids on dirait que je vais me casser en deux morceaux….

Mais revenons à la séance d’aujourd’hui. Marco, mon entraineur, m’attends comme d’habitude dans les vestiaires, il me donne la « balle médicale » une sorte de ballon lourd (celui là il est en cuir), plus lourd que la normale, et me laisse cogner contre les murs du vestiaire toute seule : c’est comme ça que je démarre mes entrainements? C’est une moyen d’évacuation des mauvaises pensées d’une efficacité redoutable.

Reprenons : 3 séries de 3 fois 30 mètres avec poids : 30 secondes de récupération entre chaque répétitions et 2 minutes entre chaque série. Ensuite 2 séries de 3 fois 50 m avec le même pneu…Skip 3 séries de 3 fois 10 m droite et 3 de 3 fois 10m gauche . 3 séries de 2 fois 80m. et 5 minutes de repos….

Mince : il pleut !

Allez, je vais mettre mon K-Way et mes pantalons de pluie j’en profite aussi pour changer mes chaussures, de toute façon je rentrerai chez moi complètement trempée…pas grave : j’ai l’habitude. De plus j’aimerais bien faire une surprise à ma mère : acheter des pizzas pour le dîner…si j’ai le temps…seulement si j’ai le temps …sinon je vais la retrouver désespérée à l’arrêt du bus en train de m’attendre. J’habite en dehors de Milan…ce n’est pas très rassurant et je rentre toujours tard…alors quand je suis plus en retard que d’habitude elle panique : il n’y avait pas encore les portables à l’époque et Marco parfois ne pouvait pas m’accompagner à la maison…Il est déjà 18h30 et j’ai encore les 8 répétitions sur les 200 m : ça va être dur dur tout ça !Je change des chaussures : je mets mes chaussons…Je n’oublierai jamais la sensation des clous qui mordent le tartan, le sensation des mes jambes qui me font planer…mais là ce n’est pas du tout ça ! L’hiver c’est de la merde : quand on attaque la phase d’entrainement « lourd » on a l’impression d’avoir du béton à la place des jambes : c’est après….quand on commence a transformer tout ce travail en « vitesse » pour  préparer les compétitions : d’hiver, en indoor et, ensuite, le printemps et l’été…C’est génial. Les profs à l’école m’aménagent les cours et les interrogations, comme ça je peux partir tranquillement pour mes compétitions.Que du bla bla, les 5 minutes sont passées ! J’aime les répétitions sur les 200 m : j’adore prendre de la la vitesse en virage : dans les 200 m indoor encore plus exaltant, parce que le tour de piste fait la plupart des fois 200 mt (à différence de la piste outdoor qui en fait 400), et j’ai 2 virage où je me laisse importer par les clous des mes chaussons et la vitesse : sans la vitesse je ne pourrais pas tenir debout avec cette inclinaison qui me porte vers l’intérieur de la piste : c’est moi…je me tiens debout grâce à ma vitesse, à mon énergie qui m’accroche à la terre et me soutient

Depuis toujour.

C’est dur…j’en suis que à la moitié et j’ai l’impression que mon cœur va exploser : c’est drôle…parce que mon cœur explose toujours.

Marco le sait que je suis toujours amoureuse : j’ai besoin d’amour et de me défouler… : il me protège beaucoup. Mes amis sont les amis de l’athlétisme : je n’ai pas le temps d’en avoir à l’extérieur ; pour les copains de mon immeuble et de l’école je suis une sorte d’extraterrestre : « tes jambes sont trop musclées pour une fille »  je ne prends pas la peine de répondre… : je sais qu’ils aimeraient les voire des plus près mes jambes. Mais j’ai deux copains dans mon immeuble avec lesquels on se balade bras dessous bras dessus, moi au milieu : Alessandro et Fabio. Eux font du tennis : on est un trio… on est devenu copains parce que un jour Alessandro est venu me chercher au bus…fin pas qu’une fois : plusieurs fois et une soir je lui ai dit : « c’est bizarre quant même, tu arrives toujours à être là quand il pleut et que je rentre des mes entrainements sans parapluie : t’es un magicien !: mais au juste : comment t’appelle tu ? » C’est là que Alessandro…encore un peu tombe au sol : il me regarde les yeux déconcerté et il me dit « mais…t’as rien compris ? et toutes les cartes postales que je t’envoie chaque été… »

Là je me suis rendue compte que cet Alessandro qui m’écrivait des cartes l’été et que je ne savais pas du tout qui ’était bah…c’était lui ! Le même garçon que quand il pleuvait guettait l’arrêt du bus de la fenêtre de sa chambre pour voir si j’avais ou non le parapluie quand j’en descendait : s’il voyait que je ne l’avais pas…il arrivait comme un éclair me chercher.

Ce n’était pas un magicien mais un jeune homme amoureux. Et j’en suis tombée amoureuse moi aussi. Tout s’est bien terminé donc ! Et avec son meilleur copain, Fabio, qui habitait lui aussi l’immeuble, on est devenus inséparables : même école, même passion pour le sport et pour les baguenaudes sur l’autoroute avec la voiture du père d’Alessandro, la nuit, avec la musique à fond et…les épis de maïs que on allait cueillir dans les champs (je ne sais pas bien pourquoi d’ailleurs !). Sauf que un jour on les a oubliés dans le coffre et le père d’Alessandro (qui ne savait même pas que le soir il nous…prêtait gracieusement sa Volvo et l’essence avec…), mon Dieu ! quel savon ! le coffre rempli de mais… Mais que est ce que on pouvait s’amuser alors…

C’est presque terminé : après il me faudra absolument faire de la récupération sinon je vais me retrouver paralysée par l’acide lactique comme cet été en rentrant d’un 400 m. C’était le père de Claudio, qui faisait un 100 m ce jour là, qui devait me ramener à Milan et ils étaient en retard alors…pas de la récupération…résultât : l’acide lactique s ‘est fixe aux muscles et…la nausée s’est mélangé au fait que je ne pouvais plus rien bouger….ils ont dû me sortir de la voiture en me tenant l’un a gauche et l’autre à droite pour me faire marcher et faire circuler tout ça… Ce n’est pas pire du jour où…je me suis prise une insolation à Florence : là ça à été vraiment moche ! Et je me rappelle aussi à Gene, lors d’un autre relais: Elena devait me passer le témoin mais je n’ai pas entendu son « hop », alors j’ai du plus ou moins m’arrêter à la limite consenti et Elena s’est jetée pour me transmettre ce bout de bois…en vol plané! …Mais le pire ça a été lors de la final du relais 4X400 met pour les Championnat italiens à San Donato : je faisait le dernier passage…j’étais en super forme et…j’avais super mal au ventre : arrivée à la fin j’ai jeté le bâton du relais et j’ai continué à courir jusqu’au toilettes : j’étais tellement mal ! J’ai fait mon record ce jour là.

Bon ok, c’est fini…arrivée chez moi il faudra que je note tous les temps : oui, j’ai presque 10 années d’agendas géantes avec tous les entraînements détaillés jour par jour et tous les temps des répétitions (et mes histoires de coeur écrites en sténo).

Bon j’y vais : « Chariots of fire » dans les oreilles et peut être j’arriverai à faire une surprise à ma maman m’arrêter àLargo dei Gelsomini et acheter deux pizzas pour notre petit diner… 

Et cette fois ci… : ne pleure pas maman si je suis en retard… : rien ne m’est arrivé…

Je voulais juste te faire une surprise…

P.S.)…ciao Fabio…

Napoli, 2018 Fotografia di Cristina S.

EXCEPTION FAITE POUR « FAST CAR » (TEXTE ET MUSIQUE PROPRIÉTÉ DE TRACY CHAPMAN), LES IMAGES ET LES TEXTES PUBLIÉS SUR CETTE PAGE SONT L`OEUVRE DE CRISTINA SCAGLIOTTI ET À CONSIDERER PROTÉGÉS PAR LE COPYRIGHT. L`’UTILISATION ET/OU LA COPIE, MÊME PARTIELLE SANS AUTORISATION, SONT INTERDITES: M’ÉCRIRE ET DEMANDER …NE L’EST PAS! MERCI.

2)…IMPASSE

PER TE

« Per te » écrite et exécutée par Cristina S. Je remercie Stéphane Polge pour son magnifique violon. LA COPIE ET/OU L’UTILISATION, MÊME PARTIELLE, SONT INTERDITES SANS AUTORISATION.

Paolo piange,

Ma l’appuntamento l’ho mancato io

Era l’epoca del caldo torrido

Su per quella salita

Di quel paese che sentisti tuo trent’anni dopo.

                        Vorresti sdraiarti ora su quella sabbia calda

                        Perchè è adesso che ne hai veramente bisogno,

                        Allora non lo capisti.

Prima arrivò danzando, 

Poi arrivò in macchina,

Poi travestito

Poi sposato

Mimmo, non la capiva neanche lui quell’amicizia strana.

Ma lo tenevo lì.

                        I miei amici della terra del Fuoco

                        I miei amici caldi, quell’estate

                        Ma quanto darei per poter tornare

                        Quanto darei per un altro giro di danze.

I rovi ed il canto delle cicale ed i grilli

Quel continuo sussultare ce l’ho ancora nel cuore.

Io passavo con il petto che scoppiava :

Ma solo ora ho capito quella terra.

                        Ti chiesi di portarmi laggiù :

                        Perché ho bisogno che mi si apra la pancia

                        E mi si spalanchi il cuore,

Che possa vedere tutto quello che è ora nella mia testa

                        Ma che so esistere.

                        Tu appoggiasti una mano sul moi petto

                        E ti fermasti lì, sul moi seno :

                        Ti sei sempre solo fermato lì.

Il tuo viaggio la notte in seconda classe

Per attraversare il paese e scendere giù ;

E avere il tempo di sognarlo quell’arrivo,

Con gli odori che cambiavano,

I paesaggi ti raccontavano la storia alla rovescia :

Mai darei uno di quei viaggi per l’aereo più véloce

Mai cambierei quel sudore di sei corpi sconosciuti

L’odore dello scompartimento al mattino

E la sensazione del finestrino che si apriva sull’estate calabrese,

Per niente al mondo,

E quando i miei occhi scrutarono per la prima volta,

« Questa è la mia terra »,

dissi.

E mi spogliai nel mare.

Cristina S.

Questa immagine ha l'attributo alt vuoto; il nome del file è P1000580-scaled.jpg
Fotografia di Cristina S.

LES IMAGES LES TEXTES LA CHANSON « PER TE » ET TOUT CE QUI EST PUBLIÈ SUR CETTE PAGE SONT L`OEUVRE DE CRISTINA SCAGLIOTTI ET À CONSIDERER PROTÉGÉS PAR LE COPYRIGHT. L`’UTILISATION ET/OU LA COPIE, MÊME PARTIELLE SANS AUTORISATION, SONT INTERDITES: M’ÉCRIRE ET DEMANDER …NE L’EST PAS! MERCI.

1) DIRGE

En 1997 j’integrai la Compagnie de Carolyn Carlson.
Jeune chanteuse sans expérience, je rejoignis cette merveilleuse dame de la danse à Paris.

Le titre du spectacle était : « Dall’Interno ».

Cette période a changé ma vie
et les souvenirs de ces jours me font encore aujourd’hui, frémir de bonheur.

« Dall’Interno »

Pourquoi y penser aujourd’hui?

Car enfermée chez moi depuis le premier jour du mois de mars, je commence à épuiser les parcours « du praticable possible » : mes 31 m2 n’ayant pas augmenté (mise à part l’intégration des 7 étages de mon immeuble qui désormais me  font office  de salle de sport), j’ai finalement décidé que faute d’espace physique, l’heure était venue d’élargir mes horizons…et d’aller « oltre« .

Première phase

Toujours à l’hauteur de mes attentes depuis mon septième étage,  mon balcon m’offre des joies inattendues…même quand il faut un temps pourri…car j’ai une vue à couper le souffle (et j’adore le temps pourri).

Au début de cette quarantaine ma position stratégique m’a donc poussée  (malgré-moi…bien évidement), à m’élire concierge du quartier en m’octroyant, en tant que telle, la liberté de professer toutes sortes d’insultes depuis mon déjà cité septième étage à quiconque insouciant de la gravité de la situation, pour ne pas dire égoïste, irresponsable et odieux à mes yeux,  se promenait tranquillement dans les rues: je crois en avoir profité aussi pour cracher un peu de venin par-ci par-là…et en me connaissant je ne dois pas avoir tardé à prendre les apparences de la sorcière  d’Hansel et Gretel (maison en pain d’épices comprise)…

Après quoi, quand la peur a fait surface (la mienne « jouissait » de deux semaines d’avance étant donné que j’étais rentrée d’Italie fin février…quelle …chance!), la rue s’est vidée en me privant de cette petite joie.

Ne sachant plus quoi faire sur le balcon je suis rentrée chez moi.

Et chez moi je suis en dehors du monde. 

Deuxième phase

 
Quand le ciel est dans une chambre…

Mon monde s’est transferé  ailleurs: en passant par ici,  pour se perdre quelque part entre une toile invisible, ces quatre murs et mon incroyable capacité à vivre la réalité depuis un univers parallèle…

  •  J’ai vu pour la quinzième fois « Les enfants Loup » en me demandant auquel de mes hommes ressemblait le beau loup garou  du film;
  •  éprouvé beaucoup d’émotion et d’empathie  envers Héloïse et Abélard,  les histoires d’amours malheureuses en général et les malheureux en particulier;
  • compris que si la « focaccia di patate pugliese » (la fougasse de pommes de terres des pouilles n.d.r.) ne lève pas, c’est sans aucun doute… la faute de la levure ou de la pomme de terre. Car c’est toujours la faute à quelqu’un ou quelque chose (excepté moi bien entendu);
  • fait des gâteaux en écoutant « Aux origines du chocolat » en 6 épisodes: 6 épisodes → 6 gâteaux → 16 jours de quarantaine → 1 personne à la maison = j’ai déjà loupé l’épreuve du bikini.

Mais ensuite je me suis dit que je n’irai peut être pas à la mer cet été, et j’ai continué avec les gâteaux…même si les épisodes étaient terminés car, pour être honnête, je me moque éperdument de l’épreuve du bikini:

Apprendre à survivre avec les mêmes courses pendant deux semaines sans mourir de faim, ça c’est une épreuve!
Maintenir une santé mentale malgré tout ce qui ce passe ç’en  est une autre!
Eviter de devenir comme Tom Hanks dans « Cast Away » après 16 jours enfermée toute seule chez moi…ça c’est une vraie épreuve!
Mais pas le bikini.            

Une fois mangé les gâteaux, mis de côté les bikinis, pleuré avec les malheureux, utilisé les pommes de terre pour en faire un purée en réfléchissant aux loups garous,  j’ai découvert que le ménage peut être fait à 2 heures du matin (en réalité  j’ai découvert que tout peut être fait à 2 heures du matin du moment que le petit déjeuner est à midi): quelle est la logique la dedans? que je  souffre d’un jet lag de quarantaine chronique…chose qui a eu au moins le mérite de me faire réfléchir à mon prochain voyage méditant sur les paroles de Gary Hamming:

« de temps en temps  chacun a besoin de sauvetage autant dans la vie que dans la montagne »…

C’est grâce à tout cela que en pleine vadrouille psichedeliche, m’est revenue à l’esprit…: « Dirge » de Bob Dylan!

Un tourbillon de souvenirs m’a ramenée 23 années en arrière, « dall’Interno », et dall’interno je me suis rendue compte que je suis déjà « ailleurs » depuis pas mal  d’années.

Sauf que je ne le savais pas.

Alors une question m’est venue à l’esprit…une fois quitté le tourbillon:

 si je suis « ailleurs« 
sans m’en rendre compte
la réalité, elle  est où?
Dedans ou…dehors?
 

 
et c’est… laquelle?

…à suivre…

DIRGE

Bob Dylan

I hate myself for lovin’ you and the weakness that it showed
You were just a painted face on a trip down Suicide Road.
The stage was set, the lights went out all around the old
hotel,
I hate myself for lovin’ you and I’m glad the curtain fell.

I hate that foolish game we played and the need that was
expressed
And the mercy that you showed to me, who ever would have
guessed?
I went out on Lower Broadway and I felt that place within,
That hollow place where martyrs weep and angels play with
sin.

Heard your songs of freedom and man forever stripped,
Acting out his folly while his back is being whipped.
Like a slave in orbit, he’s beaten ’til he’s tame,
All for a moment’s glory and it’s a dirty, rotten shame.

There are those who worship loneliness, I’m not one of them,
In this age of fiberglass I’m searching for a gem.
The crystal ball up on the wall hasn’t shown me nothing yet,
I’ve paid the price of solitude, but at last I’m out of
debt.

Can’t recall a useful thing you ever did for me
‘Cept pat me on the back one time when I was on my knees.
We stared into each other’s eyes ’til one of us would break,
No use to apologize, what diff’rence would it make?

So sing your praise of progress and of the Doom Machine,
The naked truth is still taboo whenever it can be seen.
Lady Luck, who shines on me, will tell you where I’m at,
I hate myself for lovin’ you, but I should get over that

EXCEPTION FAITE POUR « DIRGE » (TEXTE, MUSIQUE PROPRIÉTÉ DE BOB DYLAN), LES IMAGES ET LES TEXTES PUBLIÈS SUR CETTE PAGE SONT L`OEUVRE DE CRISTINA SCAGLIOTTI ET À CONSIDERER PROTÉGÉS PAR LE COPYRIGHT. L`’UTILISATION ET/OU LA COPIE MÊME PARTIELLE SANS AUTORISATION SONT INTERDITES: M’ECRIRE ET DEMANDER …NE L’EST PAS! MERCI.

                                           

UNA PICCOLA DICHIARAZIONE D’AMORE

(aujourd’hui mon coeur parle sans traduction)


Accidenti a te.

Accidenti alla tua bellezza

Accidenti alla tua insaziabile energia

Accidenti alla tua testa di cavolo

Accidenti alla tua innata poesia

Accidenti alla tua luce

Accidenti ai tuoi odori

Accidenti ai tuoi sapori

Accidenti ai tuoi nord di neve

ai tuoi centri cosi’ dolci

ai tuoi sud ardenti

Accidenti alle tue contraddizzioni

Accidenti alla lontananza

E accidenti anche ai Virus, che mi fanno sentire di colpo persa, abbandonata e tagliata fuori. Ed io vado in panico quando mi sento tagliata fuori. E quando vado in panico perdo la testa e dico un fracco di cattiverie.

Ma questa volta no.

Solo una piccola dichiarazione d’amore.

Terra mia.

Cris, 10 marzo 2020

LES IMAGES LES TEXTES ET TOUT CE QUI EST PUBLIÈ SUR CETTE PAGE SONT L`OEUVRE DE CRISTINA SCAGLIOTTI ET À CONSIDERER PROTÉGÉS PAR LE COPYRIGHT. L`’UTILISATION ET/OU LA COPIE MÊME PARTIELLE SANS AUTORISATION SONT INTERDITES: M’ÉCRIRE ET DEMANDER …NE L’EST PAS! MERCI.

VOYAGER LEGER

Photo de Cristina Scagliotti. Rome 2017
Photo de Cristina S. Rome, 2017

Je ne sais plus si le mythe du  » Voyager léger « , est, justement, un mythe, une utopie, un but, une nécessitée ou tout simplement la preuve que nous sommes  » enfin  » devenus  adultes (et responsables ?) et par conséquent nous sommes  » enfin » bien avec nous-mêmes, ou comme on dit  » bien dans nos baskets  » et donc nous n’avons plus besoin de rien d’autre.

Ou presque

Si c’est ainsi, mon mythe s’est alors alourdi d’une utopie en plus et mon objectif (devenir adulte), s’est perdu avec le bagage (perdu lui aussi), lors de l’un de mes derniers voyages, tout en me donnant l’immense joie d’être, peut être pour la première fois depuis longtemps : « bien dans mes baskets » (au sens propre comme au sens figuré).

Contrairement à ce que je m’attendais, ce bien-être inespéré s’est accompagné d’une nouvelle augmentation (mesurable en kilos) de mes bagages : à partir du «conteneur», un fantastique sac de motard  King size duquel je suis absolument fière, jusqu’à son «contenu».

Et tout cela à cause du soudain allègement  de mon cœur.

Je m’explique: moins de choses soi-disant futiles voyagent avec moi, plus celles dites importantes trouvent leur place causant des  » effets collatéraux  » non négligeables.

Exemples:

  • la robe hyper-sexy qui pèse autant que deux cacahuètes reste à la maison et la guitare prend sa place. Deux cacahuètes de moins pour 3 kilos en plus
  • Les chaussures noires à talons aiguilles faites de deux petits lacets et une semelle pour mettre en valeur mes pieds merveilleux … à la maison aussi. 1,7 kg de MacBookPro en plus
  • le type de lingerie qui a eu le mérite de faire sonner les détecteurs de métaux des aéroports ( expérience vécue… ),  à la maison, pour tenir compagnie aux petites robes et aux chaussures et laisser la place aux livres, partitions, dossiers, papiers, petits papiers … feuilles de papier, cahiers à remplir etc etc etc. A peu près 3 kilos en plus

Pour un total de 6/7 kg d’excès de  » légèreté  » , appelé aussi excédent de bagages au comptoir d’enregistrement de l’aéroport …aharhghghgh @@@@@ …

Cela  pour ce qui concerne le sens-propre-pas tout à fait-propre  du  mot  » légèreté  » .

Bien.

Passons maintenant  au sens figuré (pas autant que cela en vérité …).

Le cœur.

Mon coeur

Léger

Comme une bulle de savon …

Il est entré en collision

Avec

Les bacs

Verts

Noirs

Et jaunes

Du tri sélectif.

Où mettre les souvenirs desquels on voudrait se libérer ?

Ceux qui pèsent des tonnes?

Ceux qui ont pris l’apparence des objets qui les ont vus « naître » et que nous avons enfermés quelque part dans l’espoir que les cacher aux yeux puisse suffire?

Quand, après que la boîte à chaussures scotchée pour en empêcher l’explosion a fait un premier voyage entre le meuble du salon et celui de la chambre à coucher pour ensuite passer du dessous du lit  au dessus de l’armoire pour terminer plus tard dans la cave où CE JOUR-LÀ  quand armée et inspirée telle une Jeanne d’Arc moderne, j’ai eu le courage de la saisir dans mes bras comme dans la Pietà de Michel-Ange (il semblait nécessaire de passer d’une Sainte armée à une…plutôt désarmée…), pour me rendre  en procession au « local poubelle » et , après tout cela, quand, le cœur en apnée je me suis finalement retrouvée face à l’aboutissement de ma ô combien soufferte quête, là-bas, avec les yeux bouleversées j’ai dû soudainement m’arrêter face à la cruelle réalité m’exclamant :

 » Mais où diable je la jette  » ?!?!?!?

Et hébétée devant la nécessité d’un « soutien du développement durable » je me suis dit : « mais moi… : qui me soutient ? Est-il possible que les souvenirs aussi polluent …? … Je ne vais pas non plus devoir l’ouvrir ? Refaire le tour de chaque bibelot, paperasse ou objet afin  de décider dans quel bac le jeter tout en sachant qu’une petite voix à l’intérieur de moi est en train de me crier « balance tout dans le non recyclable et on en parle plus » ?!? Mais si je le mets dans le « fourre-tout », les agents de tri, voyant de loin ma boîte arriver sur le tapis roulant n’iront pas l’ouvrir ? Et … misère !…ils verront les photos ?!?  Les cadeaux faits maison inexplicables…et…horreur ! … mon adresse écrite sur les lettres  et face à l’évidence du contenu (explication claire des raisons pour lesquelles la boîte a atterri là-bas) …: Je ne vais pas non plus me retrouver avec une amende à payer » ?.

J’ai essayé de la jeter dans la Seine.

Je me suis sentie mesquine face  à la nature.

La boîte gît maintenant … dans la cave, au sol, aspiré dans un sac sous vide.

Pourquoi un sac sous vide ?

Pour qu’elle ne pourrisse pas. Évidence !

Ce fut un geste tout à fait rationnel dans toute sa petite sacro-sainte folle cruauté : j’ai asphyxié les souvenirs … J’ai isolé l’air qu’ils contenaient, et je me suis reprise, molécule après  molécule, tout l’amour que j’ai su fabriquer, moi, toute seule : mon seul vrai chef d’œuvre.

D’une immense envergure.

Mais léger comme une plume.

Photographie de Cristina S. Roma 2017
Rome, juillet 2017

BON VOYAGE

A TOUT/S

PS) J’ai oublié : une ténue d’urgence renversante où je me sens comme Cléopâtre pour un éventuel Marc-Antoine (voir plus), est toujours prévue dans ce bagage. Après tout … il s’agit bien d’une valise king-size …

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