Il m’est arrivé d’avoir au bout du fil des amis qui, peut être autant que moi dans ce présent plutôt..rétrécit, si l’on veut, au niveau spatial mais assez étendu au niveau temporel, ont senti cette réconfortante nécessité de faire un plongeon dans le passé…pour atterrir dans le vieux, super confortable pantalon qui s’est désormais parfaitement adapté à notre corps à notre façon de bouger…en deux mots: à nous! Le passé est ce vieux pantalon iper confortable…qui un jour pourra nous serrer…un peu trop.
Autant que ce vieux pantalon, les vieux amis sont dans l’air du temps, néanmoins pour moi, de la même façon que les vieilles histoires, les chansons anciennes, les vieux films, les livres déjà lus et…les nouvelles recette (dans ce domaine spécifique j’ai l’impression que la nouveauté est de mise).
Le « vieillot » est rassurant : le vieillot ce sont les souvenirs, les émotions qui peuvent remplir nos journées et cet appel inattendu, ce message qui nous remue l’estomac et propulse dans le passé est juste à porté de main.
On a finalement du temps pour ce que on a été et qui nous a bâti dans cette course sans répit à la recherche d’un futur meilleur: mais quand l’on arrivera à ce futur meilleur? et… est ce que on aura encore un peu de present à disposition quand on y sera?…question d’en profiter un peu (vu ce qu’il nous a couté!). Et après tout…meilleur de quoi au juste, quand il nous étouffe en absorbant une bonne partie de notre present que, pour ce qui me concerne, j’aurai mieux fait d’utiliser pour faire un petit tour dans le « local des fondamentales fondations » de ma petite personne pour en tester la solidité, voir si certaines parties n’auraient pas eu besoin de réparations…un control technique émotionnel dans un certain sens qui, à mon humble avis, devrait être obligatoire chaque X km d’existence et d’embarquement de râteaux, gamelles, gadins ou savons divers et variés qui pourraient déstabiliser la structure principale de ce « chez nous » : on pourrait comme cela faire un bilan des éventuelles réparations et les regrouper en possibles, impossibles, absolument nécessaires, en prévention ou…: n’y pense même pas, il n’y a plus rien à faire sauf te faire à l’idée que il n’y a plus rien à faire. Maintenant…ce n’est pas pour être pointilleuse mais: et si je vais découvrir qu’il n’y a plus rien à faire en arrivant dans le » futur meilleur » et je me retrouve dans l’incapacité de me faire une raison au fait que il n’y a plus rien à faire? Que est ce que je vais faire?
Ok…je laisse tomber…je m’embrouille avec une idée là…!
Penser positif.
Je pense positif!
Les petits miracles: le petit clou qui soutien la petite poutre que on ne sait pas à quoi ça sert (je suis toujours dans le local des fondamentaux de nous mêmes), ni quand elle y est arrivée, mais qui est là toute tranquille et nous sourit sournoise avec nonchalance face à notre « bêtitude » si incroyablement placide, solide, fragile…stupéfiante en somme (la trave pas la « béatitude »), et qui nous fait dire qu’il est peut être mieux de ne pas la toucher, si elle existe ça doit bien servire à quelque chose et après tout si elle ne dérange personne…Et là on est face à une réalité implacable: que on ne comprends rien de rien de ce qui ce passe. Elle ne dérange personne sauf…notre intelligence. Mais comme la motivation nous…échappe …on ne dit rien. Elle a gagné sa place.
J’aime ce qui me surprend!
Bon…vieux pantalons, petites poutres et local des fondamentaux à part, moi aussi j’ai eu la chance de passer un peu de temps avec …mon adolescence dernièrement et comme pour moi la bande son n’est jamais très loin, je n’ai pas pu m’empêcher de ceder à la tentation de dépoussiérer « Fast Car »: où j’irais aujourd’hui si j’avais eu cette voiture hier?
Si pour Cinzia dans « Fast Car » la voiture c ‘était celle de Tracy Chapman (mais la chanson parfois avait la voix et la guitare de…moi même), pour Ale et Fabio la voiture en question avait un sens beaucoup plus « pratique »: une massive Volvo appartenante au père de Alessandro et que aujourd’hui je pourrais appeler « la voiture à épis de maïs ».
Il est exactement 4:18 du matin…ou de la nuit à votre convenance…l’heure est visible sur le timer de ma « capsule temporelle » du jet (lag) dû au confinement que un jour deviendra tellement étendu que je ne saurai plus si aujourd’hui était hier ou sera demain.
Pour le moment je suis en évolution car je suis passée de 2 heures du matin au 4:18 et j’ai l’intime conviction que d’ici au 11/05 je passerai à 6/7 heures du matin, je serai donc sur la bonne route…avec une pointe de tristesse surement…mais étant donné que je n’en suis pas encore là, je vais emprunter l’autre bonne route celle parcourue tant de fois au milieu des champs de la banlieue milanaise avec la Volvo, la musique, Ale, Fabio et moi!
La bonne route de ma capsule temporale.
Celle de « Fast Car »
Le temp change et avec lui les temps aussi changent…très probablement.
Le passé lève, le present se rétrécit (et si c’était dû aux mauvais programmes?), et le futur…je ne sais pas…c’est comme s’il n’existait pas.
Et dans tout cela hélas, d’autres fondamentaux se sont perdus en route. Ils font maintenant partie integrante de notre histoire: celle même qui en alimentant nos racines nous ancre à la terre, celle qui nous a rendu forts…
Voyagez légers que nos pensées soient vos ailes et nos coeurs vous fassent vivre.
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Olivier malade de Leo. Salento
Pour toujours
Le passé nous soutient. Le present flotte. Le futur …nous laisse libres. Si nous nous l’accordons à nous mêmes. Sans culpabilité. Juste pour un instant.
LUNDI 3 AVRIL 19..
Fartlek 30 minutes, stretching, skip… etc 3 séries de 3 X 30 mètres avec roue : c’est à dire que l’on m’attache un pneu à la ceinture médicale en cuir que je porte à la taille, la même que j’utilise lors de mes séances de musculation pour éviter de m’esquinter le dos : de plus je suis très cambrée et quand je soulève la barre avec les poids on dirait que je vais me casser en deux morceaux….
Mais revenons à la séance d’aujourd’hui. Marco, mon entraineur, m’attends comme d’habitude dans les vestiaires, il me donne la « balle médicale » une sorte de ballon lourd (celui là il est en cuir), plus lourd que la normale, et me laisse cogner contre les murs du vestiaire toute seule : c’est comme ça que je démarre mes entrainements? C’est une moyen d’évacuation des mauvaises pensées d’une efficacité redoutable.
Reprenons : 3 séries de 3 fois 30 mètres avec poids : 30 secondes de récupération entre chaque répétitions et 2 minutes entre chaque série. Ensuite 2 séries de 3 fois 50 m avec le même pneu…Skip 3 séries de 3 fois 10 m droite et 3 de 3 fois 10m gauche . 3 séries de 2 fois 80m. et 5 minutes de repos….
Mince : il pleut !
Allez, je vais mettre mon K-Way et mes pantalons de pluie j’en profite aussi pour changer mes chaussures, de toute façon je rentrerai chez moi complètement trempée…pas grave : j’ai l’habitude. De plus j’aimerais bien faire une surprise à ma mère : acheter des pizzas pour le dîner…si j’ai le temps…seulement si j’ai le temps …sinon je vais la retrouver désespérée à l’arrêt du bus en train de m’attendre. J’habite en dehors de Milan…ce n’est pas très rassurant et je rentre toujours tard…alors quand je suis plus en retard que d’habitude elle panique : il n’y avait pas encore les portables à l’époque et Marco parfois ne pouvait pas m’accompagner à la maison…Il est déjà 18h30 et j’ai encore les 8 répétitions sur les 200 m : ça va être dur dur tout ça !Je change des chaussures : je mets mes chaussons…Je n’oublierai jamais la sensation des clous qui mordent le tartan, le sensation des mes jambes qui me font planer…mais là ce n’est pas du tout ça ! L’hiver c’est de la merde : quand on attaque la phase d’entrainement « lourd » on a l’impression d’avoir du béton à la place des jambes : c’est après….quand on commence a transformer tout ce travail en « vitesse » pour préparer les compétitions : d’hiver, en indoor et, ensuite, le printemps et l’été…C’est génial. Les profs à l’école m’aménagent les cours et les interrogations, comme ça je peux partir tranquillement pour mes compétitions.Que du bla bla, les 5 minutes sont passées ! J’aime les répétitions sur les 200 m : j’adore prendre de la la vitesse en virage : dans les 200 m indoor encore plus exaltant, parce que le tour de piste fait la plupart des fois 200 mt (à différence de la piste outdoor qui en fait 400), et j’ai 2 virage où je me laisse importer par les clous des mes chaussons et la vitesse : sans la vitesse je ne pourrais pas tenir debout avec cette inclinaison qui me porte vers l’intérieur de la piste : c’est moi…je me tiens debout grâce à ma vitesse, à mon énergie qui m’accroche à la terre et me soutient
Depuis toujour.
C’est dur…j’en suis que à la moitié et j’ai l’impression que mon cœur va exploser : c’est drôle…parce que mon cœur explose toujours.
Marco le sait que je suis toujours amoureuse : j’ai besoin d’amour et de me défouler… : il me protège beaucoup. Mes amis sont les amis de l’athlétisme : je n’ai pas le temps d’en avoir à l’extérieur ; pour les copains de mon immeuble et de l’école je suis une sorte d’extraterrestre : « tes jambes sont trop musclées pour une fille » je ne prends pas la peine de répondre… : je sais qu’ils aimeraient les voire des plus près mes jambes. Mais j’ai deux copains dans mon immeuble avec lesquels on se balade bras dessous bras dessus, moi au milieu : Alessandro et Fabio. Eux font du tennis : on est un trio… on est devenu copains parce que un jour Alessandro est venu me chercher au bus…fin pas qu’une fois : plusieurs fois et une soir je lui ai dit : « c’est bizarre quant même, tu arrives toujours à être là quand il pleut et que je rentre des mes entrainements sans parapluie : t’es un magicien !: mais au juste : comment t’appelle tu ? » C’est là que Alessandro…encore un peu tombe au sol : il me regarde les yeux déconcerté et il me dit « mais…t’as rien compris ? et toutes les cartes postales que je t’envoie chaque été… »
Là je me suis rendue compte que cet Alessandro qui m’écrivait des cartes l’été et que je ne savais pas du tout qui ’était bah…c’était lui ! Le même garçon que quand il pleuvait guettait l’arrêt du bus de la fenêtre de sa chambre pour voir si j’avais ou non le parapluie quand j’en descendait : s’il voyait que je ne l’avais pas…il arrivait comme un éclair me chercher.
Ce n’était pas un magicien mais un jeune homme amoureux. Et j’en suis tombée amoureuse moi aussi. Tout s’est bien terminé donc ! Et avec son meilleur copain, Fabio, qui habitait lui aussi l’immeuble, on est devenus inséparables : même école, même passion pour le sport et pour les baguenaudes sur l’autoroute avec la voiture du père d’Alessandro, la nuit, avec la musique à fond et…les épis de maïs que on allait cueillir dans les champs (je ne sais pas bien pourquoi d’ailleurs !). Sauf que un jour on les a oubliés dans le coffre et le père d’Alessandro (qui ne savait même pas que le soir il nous…prêtait gracieusement sa Volvo et l’essence avec…), mon Dieu ! quel savon ! le coffre rempli de mais… Mais que est ce que on pouvait s’amuser alors…
C’est presque terminé : après il me faudra absolument faire de la récupération sinon je vais me retrouver paralysée par l’acide lactique comme cet été en rentrant d’un 400 m. C’était le père de Claudio, qui faisait un 100 m ce jour là, qui devait me ramener à Milan et ils étaient en retard alors…pas de la récupération…résultât : l’acide lactique s ‘est fixe aux muscles et…la nausée s’est mélangé au fait que je ne pouvais plus rien bouger….ils ont dû me sortir de la voiture en me tenant l’un a gauche et l’autre à droite pour me faire marcher et faire circuler tout ça… Ce n’est pas pire du jour où…je me suis prise une insolation à Florence : là ça à été vraiment moche ! Et je me rappelle aussi à Gene, lors d’un autre relais: Elena devait me passer le témoin mais je n’ai pas entendu son « hop », alors j’ai du plus ou moins m’arrêter à la limite consenti et Elena s’est jetée pour me transmettre ce bout de bois…en vol plané! …Mais le pire ça a été lors de la final du relais 4X400 met pour les Championnat italiens à San Donato : je faisait le dernier passage…j’étais en super forme et…j’avais super mal au ventre : arrivée à la fin j’ai jeté le bâton du relais et j’ai continué à courir jusqu’au toilettes : j’étais tellement mal ! J’ai fait mon record ce jour là.
Bon ok, c’est fini…arrivée chez moi il faudra que je note tous les temps : oui, j’ai presque 10 années d’agendas géantes avec tous les entraînements détaillés jour par jour et tous les temps des répétitions (et mes histoires de coeur écrites en sténo).
Bon j’y vais : « Chariots of fire » dans les oreilles et peut être j’arriverai à faire une surprise à ma maman m’arrêter àLargo dei Gelsomini et acheter deux pizzas pour notre petit diner…
Et cette fois ci… : ne pleure pas maman si je suis en retard… : rien ne m’est arrivé…
Je voulais juste te faire une surprise…
P.S.)…ciao Fabio…
…
EXCEPTION FAITE POUR « FAST CAR » (TEXTE ET MUSIQUE PROPRIÉTÉ DE TRACY CHAPMAN), LES IMAGES ET LES TEXTES PUBLIÉS SUR CETTE PAGE SONT L`OEUVRE DE CRISTINA SCAGLIOTTI ET À CONSIDERER PROTÉGÉS PAR LE COPYRIGHT. L`’UTILISATION ET/OU LA COPIE, MÊME PARTIELLE SANS AUTORISATION, SONT INTERDITES: M’ÉCRIRE ET DEMANDER …NE L’EST PAS! MERCI.